Gêne… et pis ?

«Force gens ont été l’instrument de leur mal»…
Ainsi débute la fable du Roi Candaule et du maître en droit. On ne sait trop pourquoi La Fontaine chercha à tourner en ridicule le docteur en lois. L’origine de ce récit est en revanche mieux connue en ce qu’elle s’appuie sur la légende de Gygès le Lydien, que Platon relie quant à lui à un mythe, l’anneau d’invisibilité. On retrouve en effet cette histoire dans La République, ouvrage trop peu disséqué dans ces écoles où l’on éduque les savants moqués par La Fontaine. Plusieurs centaines de pages consacrées à la notion de justice ont de quoi déconcerter les artisans du droit, le penseur grec y développant des conjectures aussi stimulantes… que déroutantes. Qu’y apprend-on de saugrenu ?

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Thrène pour une peine

Le droit pénal se meurt. Vive le droit pénal.
Difficilement capable de penser la peine en dehors de la prison, alors que ses effets désastreux ont maintes fois été démontrés, le droit pénal est entré dans une longue agonie.
Intervenant toujours plus tôt sur l’iter criminis terroriste, il se transforme peu à peu en un rêve positiviste italien où l’état dangereux se substitue lentement mais sûrement à l’infraction classique.
Abandonnant toujours plus de territoire à l’autorité administrative, malgré des libertés individuelles en jeu et au nom d’une lecture restreinte de l’article 66 de la Constitution, le droit pénal en est arrivé à traiter, essentiellement à la chaîne, des délits en comparution immédiate comme un logisticien gère des flux.

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